

Le récit de cette course aurait pu commencer très exactement comme celui de l’an dernier : trop mangé la veille, excès d’alcool, etc. En relisant certains de mes récits, il s’avère que j’aborde rarement mes courses dans les meilleures conditions. Soit je suis mal entraîné, soit j’ai fait la fête la veille, soit l’envie n’est pas là. C’est exact et vérifiable dans la plupart des cas mais je me dois d’admettre que cette posture inconsciente est ce qu’on appelle du « pessimisme défensif ». En psychologie du sport, c’est une façon de se protéger en anticipant d’éventuelles désillusions. Ainsi on accepte mieux un abandon ou un chrono minable par le fait qu’on l’avait prévu. Egalement, le regard des autres sur ses capacités s’en trouve à nos yeux moins dévastateur sur le plan de l’ego.
Comme beaucoup de sportifs, force est de constater que j’utilise sans le savoir cette méthode pour aborder plus sereinement des rendez-vous importants. C’est aussi une façon d’évacuer le stress d’avant course car si tout se passe mal j’ai, dans le cas présent, l’excuse d’une soirée trop arrosée et si, au contraire, tout se termine bien, ma performance n’en paraîtra que plus exceptionnelle. Bon, j’arrête ici avec l’auto analyse. Je pourrais écrire tout un article sur ce sujet passionnant que sont les stratégies d’évitement qu’un coureur narcissique est capable de mettre en place (et elles sont nombreuses) afin de garder de lui une image positive.
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