Trail nocturne de Bonnieux

Bandeau TNB 2014

Bonnieux 2014C’est ma quatrième participation au Trail de Bonnieux, une course qui, d’année en année prend des allures de classique. Le niveau et le nombre de participants ne cesse d’augmenter à chaque édition. Cette fois j’ai décidé de varier les plaisirs puisqu’avec l’incontournable Jeff nous avons pris le parti de nous inscrire sur la course en relais. Je ferai les 10 premiers kilomètres sur un profil montant, Jeff prendra le relais au niveau de la forêt de cèdres et terminera les 15 derniers kilomètres parsemés de quelques bosses et de belles descentes.

10 minutes d’échauffement et l’heure du départ approche. Je me cale dans le deuxième rang. L’ambiance est décontractée. Je discute avec quelques connaissances des ultras réalisées durant l’été. J’allume ma Petzl Nao et nous nous lançons dans la course à vive allure. La traversée de Bonnieux se fait au rythme de 4 min/km. Nous quittons ensuite les lumières de la ville pour rejoindre la forêt.

Bonnieux 2014 (3)

J’accuse le coup dès les premières montées. Les sensations ne sont pas au top et beaucoup de coureurs me dépassent. Je me rassure en me disant que je prends naturellement ma place. Malgré tout la montée de 250 mètres de D+ est difficilement négociée. C’est au bord de l’asphyxie que je dépasse la tour Philippe. A partir de maintenant le parcours est légèrement descendant sur deux kilomètres. C’est maintenant qu’il faut lâcher les chevaux, il faut donc très vite récupérer !

Les sensations reviennent et je retrouve enfin une impression de vitesse en slalomant dans les singles à près de 14 km/h. La partie rapide du parcours prend fin et j’attaque la dernière section du parcours soit 3 kilomètres de montée qui, je le sais, ne sera pas une partie de plaisir…

C’est effectivement le cas, cette dernière portion est dure physiquement et moralement. Cette section est tout en résistance. J’approche les 45 minutes de course au seuil anaérobie et les cuisses commencent à brûler mais ce n’est pas le moment de flancher. Au contraire il faut intensifier l’effort. Je rattrape un coureur, un second nous rejoint puis nous double. Je m’accroche au train avec la ferme intention de ne pas le lâcher, c’est plus facile de souffrir à plusieurs.

La montée n’en finit pas. C’est un large chemin qui grimpe en ligne droite puis disparaît dans le noir. A chaque semblant de ressaut j’ai l’impression d’avoir terminé l’ascension mais le parcours grimpe à nouveau de plus belle. On arrive à garder une vitesse de 10 km/h mais ça fait mal. Ma respiration et celle des deux coureurs à côté de moi témoigne de la difficulté de l’effort. Nous sommes dans le dur et visiblement au bord de la rupture. L’un de nous trois craque et perd en quelques secondes une dizaine de mètres. L’autre s’accroche et accélère parfois pensant creuser l’écart…

Mais je ne lâche rien et arrive même à produire quelques accélérations qui l’oblige à subir le rythme. Le passage de relais est tout proche et je reprends le contrôle de la course. Les arbres deviennent de plus en plus grands et compactes, signe que nous approchons de la forêt de cèdres. Le sentier redevient plat, enfin ! Un dernier effort et nous arrivons côte à côte au relais avec mon partenaire de souffrance. Il règne une atmosphère incroyable à cet endroit, le speaker met l’ambiance et les spectateurs applaudissent à tout rompre. L’intense lumière du stand de chronométrage nous éblouit et c’est en clignant les yeux que je tape dans la main de Jeff qui s’élance à son tour sous mes encouragements.

J’arrête mon chrono. Il indique 58 minutes et 46 secondes. Objectif atteint ! J’avais promis à Jeff d’arriver au relais en moins d’une heure. Pour info mon meilleur chrono sur les 25 kilomètres du parcours intégral me faisait arriver au relais en 1:03″30′ soit environ 5 minutes de plus.

Je reste quelques instants à applaudir les coureurs mais très vite je commence à avoir froid. Je n’aurai pas le temps d’attendre le passage de Renaud et de Fred. Je demande alors à deux coureurs du relais s’ils redescendent jusqu’à Bonnieux, ils me disent que non. Tant pis, je décide d’y redescendre en trottinant afin de ne pas prendre froid. En dépassant le parking j’aperçois les deux types qui m’avaient répondu négativement monter ensemble dans une voiture… Super état d’esprit ! L’esprit trail d’aujourd’hui il faut croire… Pas grave. Je les dépasse sans rien dire et lorsque leur voiture me dépasse je tends quand même le pouce des fois qu’ils soient pris de remords. La voiture passera évidement sans s’arrêter. No comment…

Bonnieux 2014 (Jeff et Fred)Une autre voiture me prendra en stop quelques kilomètres plus loin. C’est également un coureur du relais accompagné de sa femme et de ses enfants. Nous apprenons en discutant que nous avons fait à quelques secondes près le même chrono. Nous refaisons bien évidement la course durant le trajet.

A l’arrivée, j’ai largement le temps de me changer et de m’hydrater. Ensuite je remonte le dernier kilomètre pour attendre le passage de Jeff. Je l’entendrai avant même de le voir. Quelle pipelette ! Rien à faire, il ne peut pas s’empêcher de parler et de plaisanter avec tout le monde. Je le motive pour accélérer sur le dernier kilomètre. J’informe Jeff que terminer la course en 2h20 est à notre portée. Malgré la fatigue il s’accroche à mes pas et augmente l’allure.

Le dernier raidillon pour entrer dans Bonnieux est négocié en courant. Chapeau Jeff car peu de coureurs ont encore le jus pour le faire ! Une dernière accélération et nous passons ensemble l’arche d’arrivée en 2:20″23. Second objectif atteint avec une belle 8ème place au scratch sur les 72 duos en liste. C’est avec le cœur léger et le sentiment d’avoir rempli le contrat que nous irons féliciter Renaud et Fred à leur arrivée.

Dossard TNB 2014

Crédits photos : Pierre Christol

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Résumé Trail Nocturne de Bonnieux 2014

Distance

Dénivelé

Chrono

Classement

FC Moyenne

Lieu

25 km

1100 D+

02:20:23

8/72

165 bpm

90%

Bonnieux

Vidéo de Ludo Roux

2 réflexions au sujet de « Trail nocturne de Bonnieux »

  1. J’adore cette position du « quoi qu’il fasse je donne tout et je ne lui lacherai pas 1cm », plus facile en effet de souffrir comme ça dans le rôle du chasseur!

  2. Le respect de l’adversaire c’est justement ne rien lui concéder, résister jusqu’à ce qu’un des deux prenne le dessus. Quel plaisir alors de se revoir une fois passée l’arrivée, qu’on finisse devant ou derrière n’a alors plus d’importance.

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