Alpin Trail de Pichauris

Alpin Trail de PichaurisAlpin Trail PichaurisL’Alpin Trail de Pichauris n’était pas prévu au programme… Cette fin d’année est à l’image des 10 mois précédents, à savoir une année sportive pauvre en compétition avec des courses choisies au dernier moment et à l’envie. Concernant l’Alpin Trail, c’est clairement la reconnaissance faite quelques semaines auparavant avec Guillaume qui m’a poussé à m’inscrire. Chose faite le jour de la course. Il ne fait pas très froid tôt le matin sur la grande étendue d’herbe du domaine de Pichauris. Nous aurons par contre un peu de vent. Les organisateurs terminent d’installer les tentes et tout le nécessaire qui permettra d’accueillir plus de 400 coureurs repartis sur 3 courses. J’ai à peine le temps de discuter avec quelques connaissances que l’heure du départ approche.

Photo Eric Barnabé

C’est parti pour 30 kilomètres et 1750 mètres de D+ sur un terrain technique et varié que vous connaissez également si vous lu mon précédent article. Cette fois ce n’est plus une reconnaissance à l’allure footing mais une course où il faudra donner le meilleur de soi-même. Ça démarre vite et la bonne montée qui succède le départ me fait un peu souffrir même si je double malgré tout beaucoup de monde pour me caler dans les 20 premiers. La première bascule fait du bien. Nous passons d’un large DFCI sans grand intérêt à un magnifique single en traversé. Mes poursuivants reprennent de la vitesse et je les sens pousser dans mon dos. La vitesse de certains coureurs en descente est ahurissante ! Je me console en imaginant que leur jeunesse facilite leur adresse au milieu des pierres et les préserve des douleurs articulaires.

Fin de la descente en single, retour au DFCI qui monte. Je reprends quelques places, la montée étant définitivement mon point fort. Le parcours grimpe à gauche dans la pinède et rejoint les crêtes. Les coureurs passent en marche rapide, on en profitent pour reprendre notre souffle car cette première section a été avalée à un rythme très soutenu. La marche permet aussi de lever la tête et d’admirer le paysage sans prendre le risque de buter contre une pierre ou une racine mal placée. Le ciel est magnifiquement bleu et la vue extrêmement dégagée, rien à voir avec ma sortie de reconnaissance. J’ai la mer et Marseille dans mon dos, les Alpes en face, Sainte Victoire à proximité, l’imposante Saint-Baume sur ma droite. Un vrai régal pour les yeux et un moment de calme pour le cœur. Je rejoins en trottinant le Col de l’Amandier puis la Plaine de Cheylan.

Photo Charlotte Satine

Les sensations sont bonnes mais je préfère gérer et attendre patiemment là mi-course pour accélérer. Arrivé au Pic de Taoumé j’en profite pour m’offrir une nouvelle dose de superbes paysages à 360 degrés. Peu de temps après je baisse la tête et reste très concentré sur mes appuis pour les trois kilomètres de descente qui suivent. Rien de très technique mais il faut quand même rester vigilant car à cette vitesse l’entorse est vite arrivée. J’arrive à rattraper quelques coureurs mais je sens dans mon dos un essaim de traileurs bien décidés à me faire la peau. Ça sera chose faite dès que le sentier s’élargira un peu…

Le parcours bifurque à gauche toute pour remonter le vallon des Piches. La pente n’est pas très raide et permet de courir quasiment tout le long, mes qualités de grimpeur me permettent de reprendre les places précédemment perdues. La fin de la montée devient beaucoup plus raide, j’alterne entre marche rapide et course afin de récupérer quelques battements cardiaques. J’aime beaucoup ce passage qui donne l’impression, tant la roche est présente, de courir au cœur d’un massif alpin, les sapins en moins. Au sommet nous poursuivons notre course sur un court passage de plat avant d’attaquer l’ascension du Garlaban, à la fois le plus haut sommet du parcours et la moitié de la course. Nous avons juste le temps d’être pointer par un commissaire de course qu’il faut déjà redescendre.

Photo Eric Barnabé

La première partie de la descente est technique avec un ressaut rocheux à passer avec l’aide d’un câble, puis le sentier traverse une zone de pierres instables avant de redevenir nettement plus roulant sur une courte section. La descente vers Lascours se fera à bonne vitesse comparativement à ma sortie de reconnaissance. Il faut dire que la visibilité est optimale et l’accroche de mes Adidas Terex Trailmaker réellement bluffante. Une fois en bas, c’est seul que je pénètre la zone très sauvage du Grand Vallon. Difficile d’imaginer qu’une trentaine de coureurs sont passés avant moi tant la végétation est compacte. J’ai l’impression d’être seul au monde, je suis vraiment bien.

Les bénévoles regroupés à proximité des marmites calcaires me font sortir de mes rêveries. Ils ont installés des cordes fixes en plus des chaînes à demeure pour aider les coureurs qui n’ont pas le pied montagnard. Ils encouragent et mitraillent sans relâche avec espoir d’obtenir des clichés originaux et inhabituels sur une compétition de trail running. Comme je l’ai écrit quelques semaines auparavant ce n’est plus du trail mais presque du canyoning, sans les chutes d’eau. Le début du Grand Vallon suit un sentier à la végétation luxuriante qu’il faut régulièrement écarter des bras. Un peu plus loin la roche calcaire, polie par le passage d’un torrent il y a plusieurs milliers d’années, vient s’ajouter à la végétation toujours plus dense. Un peu de fraîcheur physique est indispensable car il va faut lever les jambes et tirer sur les bras pour passer les nombreuses marmites équipées de chaînes. Plus ça monte, plus le canyon devient étroit. A ce moment-là je ne suis plus un traileur en course mais dans la peau d’Indiana Jones.

Photo Eric Barnabé

Je n’ai pas trop laissé d’énergie dans la montée et je peux, sans trop de mal, relancer sur le long single en balcon qui rejoint le Mont du Marseillais. J’ai en ligne de mire deux ou trois coureurs qui me permettent de juger si je les rattrapent ou, au contraire, s’ils me distancent. Bonne nouvelle, j’ai plutôt tendance à les rattraper ! Malheureusement l’effort consenti pour augmenter l’allure me grille de précieuses cartouches et j’accuse le coup à l’approche des vilaines antennes TV plantées au sommet du Mont du Marseillais… C’est alors que le premier du parcours de 15 kilomètres me double. Il semble perdu. Il l’est assurément. En effet ça fait bien longtemps qu’il suit le parcours du 30 km au lieu d’avoir pris l’intersection du 15 au dernier ravitaillement. C’est dommage mais l’orientation fait parfois partie des subtilités du trail… Son erreur a le mérite de me rebooster. Je retrouve alors une allure un peu plus digne et me paye même le luxe de gagner deux ou trois places !

Le pénible DCFI sur lequel je trottine rejoint le parcours commun au 15 kilomètres. L’arrivée est proche et c’est maintenant qu’il faut lâcher les chevaux ! Sur les trois derniers kilomètres je doublerai un nombre incalculable de coureurs du 15 au bout de leur vie. J’entends la sono puis, quelques virages plus loin,  j’aperçois « vue du ciel » l’arche d’arrivée plantée au milieu de l’énorme étendue d’herbe. Je ne connais pas d’autres courses dans la région où le dernier kilomètre surplombe l’arrivée d’une centaine de mètres en empruntant un splendide single en balcon. C’est très motivant car on a l’impression que le speaker, à peine plus gros qu’une fourmi, harangue la foule uniquement pour vous encourager.

Photo Eric Barnabé

Je quitte temporairement des yeux l’arrivée pour amorcer l’ultime descente au milieu des pins. Il ne reste plus qu’à dérouler et quelques minutes plus tard j’en termine avec ce magnifique parcours de l’Alpin Trail de Pichauris. Le retour à la compétition depuis l’OCC m’a fait le plus grand bien. Heureux, j’ai toutefois mon compte pour la journée. Ça faisait un petit moment que j’en avais pas autant bavé. Tout cela veut dire que les courses rapides de la fin d’année, comme le Trail Nocturne de Bouc Bel Air ou encore le Trail de Gemenos, ne pourront pas être abordées sereinement sans une bonne préparation car à date je ressens un gros déficit de vitesse. Mais pour l’heure, profitons du moment présent et de la douceur de dimanche de novembre au grand air !

Alpin Trail de Pichauris

Crédits Photos : Charlotte Satine et Eric Barnabé

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Résumé Alpin Trail Pichauris

 

Distance

Dénivelé

Chrono

Classement

FC Moyenne

Lieu

30 km

1750 D+

03:42:14

31/183

(14 V1M)

NC

Pichauris

6 réflexions au sujet de « Alpin Trail de Pichauris »

  1. Ping : Bilan 2016 | Highway To Trail

    • Ça devrait donc mieux se pssser cette année avec la connaissance du terrain et du parcours 😉
      J’y retournerai avec plaisir également si mon agenda le permet. Je te souhaite une bonne préparation.

      • Bonjour Fred. J’ai fait une entorse de la cheville fin septembre au Vietnam Mountain Marathon (lesion partielle du ligament), mais apres 5 semaines de recup’ j’ai pris le depart a Pichauris. Mollo mollo, bien profite du parcours!

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